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Blog de Mohamed  Sifaoui

Blog de Mohamed Sifaoui

- Des opinions qui refusent la compromission -


Est-ce une rumeur ou le CNRS brûle-t-il ?

Publié par mohamed sifaoui sur 2 Juillet 2009, 23:10pm

Catégories : #mohamed-sifaoui

J'avais évoqué dans mon précédent article le cas de ce « chercheur » du CNRS qui souhaite se faire passer pour le capitaine Dreyfus. Et de certains de ses « amis » qui se prennent pour des Zola en tentant de remuer ciel et terre pour qu'aucune sanction ne lui soit infligée en raison de manquements professionnels qui l'ont mené vers le conseil de discipline. Alors, qu'en est-il exactement ? D'abord, posons le sujet calmement, sereinement et méthodiquement. Je vous tranquillise, il n'y a aucune affaire Dreyfus au CNRS. Rassurons-nous, le « chercheur » objet du scandale n'ira pas croupir sur l'île du Diable en Guyane. Son contradicteur n'est pas le colonel Henry, mais un fonctionnaire qui, selon toute évidence, n'a fait que son travail. Et parmi les soutiens de notre « chercheur », il n'y a ni Zola, ni le sénateur Trarieux ni le colonel Picquart. Détendons-nous, l'affaire est fort heureusement beaucoup plus simple que celle qui avait tenu la France en haleine entre 1894 et 1906. De quoi s'agit-il donc ?

L'histoire est limpide et je vais essayer de vous la conter. Depuis quelques années, d'aucuns ont remarqué que le CNRS, ou plus précisément certains de ses laboratoires, ceux travaillant sur les questions de l'islam ou de l'islamisme, étaient pris en otage par un groupe de « chercheurs » et « d'universitaires », censés pourtant faire preuve de neutralité, de froideur, de distance, d'honnêteté, de recul et d'approche scientifique, et qui s'adonnaient en réalité, le plus souvent, à des travaux apologétiques en faveur de l'islam politique et en faveur de l'intégrisme. Mais il n'y a pas que cela : notre « chercheur » et certains de ses amis sont allés jusqu'à entretenir des liens privilégiés avec quelques chapelles françaises des Frères musulmans tout en dénigrant les musulmans progressistes les jetant vers la lame des tueurs fanatiques en les qualifiant « d'islamophobes ». D'ailleurs, dans l'un de ses livres, notre « chercheur » avait dressé une belle liste de musulmans alimentant, de son point de vue, « l'islamophobie » et naturellement il me réservera une place de choix dans cette énumération digne justement de l'époque antidreyfusarde. Le « chercheur » me désigna, avec beaucoup d'autres, à la vindicte intégriste. Lui, l'homme intègre, honnête, neutre, universitaire froid adoptant une méthode scientifique avançant sous la couverture d'une prestigieuse demeure comme le CNRS décida alors, que nous étions bons pour la fatwa et l'excommunication. Ce « chercheur » qui se fait passer aujourd'hui pour Dreyfus a fait ce que tout antidreyfusard aurait fait à la fin du 19e siècle. Il nous a désignés comme des « traîtres ». Jugement équivalant à une condamnation à mort dans l'esprit de tout islamiste et cela, notre « chercheur » ne pouvait l'ignorer.

Alors que les procès et les intimidations sont une arme que beaucoup des amis de notre « chercheur » utilisent à la moindre critique qu'ils reçoivent, j'avais refusé à l'époque de poursuivre l'individu et je ne lui avais même pas répondu ni exigé un droit de réponse. Chez moi, c'est là un principe sacré que d'éviter de traîner mes détracteurs devant les tribunaux, y compris quand je suis diffamé par eux. Plus tard, il fera circuler une rumeur selon laquelle je serais lié aux services secrets algériens. Et quand des journalistes qui enquêtaient sur mon parcours, lui poseront la question « avez-vous des preuves ? », il affirmera face à la caméra, toute honte bue, « Non je n'ai pas de preuves mais on me l'a dit ». Voilà un « chercheur » atypique qui se forge des convictions sur la base de « on me l'a dit » et qui doit certainement lire très souvent certains blogs-poubelles pour rechercher ses vérités de « chercheurs ». Mais passons. Il n'est pas question ici de parler de ses compétences. Après tout, en République, on a le droit d'être nul et de mauvaise foi.

D'un autre côté, l'un des supporters indéfectibles de notre « chercheur » avait déclaré à propos de l'affaire Robert Redeker que ce dernier aurait cherché à « chatouiller la fatwa » à travers ses écrits et ses positions. On peut ne pas aimer les opinions d'un philosophe, on peut ne pas apprécier le travail d'un intellectuel, on peut aussi le trouver totalement ignorant. Mais tout de même, lorsqu'un homme se voit obliger de quitter son emploi, sa maison, vivre en clandestinité sous protection policière permanente pour éviter les menaces qui pèsent sur lui, une certaine décence voudrait - et je ne parlerai que de la décence - qu'on lui foute la paix, qu'on ne jouisse pas en l'enfonçant. Parce qu'en affirmant cela, cet autre « chercheur » souhaitait au fond de lui-même que Redeker se prenne une balle dans la tête. Je l'évoque clairement, penser que Redeker a « chatouillé la fatwa », c'est dire avec la subtilité du « chercheur », ce qu'un voyou formulerait ainsi : « bien fait pour sa gueule, il l'a bien cherché. Donc, qu'il crève ! »

Voilà pourquoi je parle d'indécence quand j'évoque les méfaits de ce genre de « chercheurs ». Ils sont les dépositaires d'une pensée qu'ils souhaitent voir dominer sur le débat public et qui nous interdirait de formuler la moindre critique sur l'islam et l'intégrisme musulman, qui nous empêcheraient d'être impertinents à l'égard des barbus et virulents en direction de ces infâmes qui instrumentalisent la religion à des fins politiques.

Je ne serais donc qu'un vulgaire « islamophobe ». Certains Ayatollahs du CNRS ont décidé ainsi. Depuis plus de vingt ans, je n'ai cessé de répéter que les musulmans étaient les premières victimes de l'islamisme et pour avoir dit ça, je serais un « islamophobe » ? Ai-je saccagé des mosquées ? Brûlé des exemplaires du Coran ? Ai-je profané des tombes musulmanes ? Non ! Rien de tout cela. Durant toute ma carrière, je n'ai fait que dénoncer l'obscurantisme qui gangrène ma religion, condamner le terrorisme qui tue en son nom, critiquer les groupes, les sectes ou les courants qui l'instrumentalisent, fustiger les idéologues qui endoctrinent des jeunes en utilisant l'islam et malgré tout, il eut fallu que je vienne me réfugier en France pour échapper à la barbarie des islamistes et aux injustices du pouvoir algérien pour me faire traiter par un « chercheur » du CNRS, s'il vous plaît, « d'islamophobe », alors que je suis né, que j'ai grandi et que je mourrai musulman. Lamentable ! Pauvre France, pauvre CNRS et pauvre « chercheur ».

Je vais maîtriser cette colère froide qui m'anime à l'évocation de ce sujet et poursuivre mon propos. Je ne veux surtout pas qu'on croie un instant que j'aurais un problème personnel avec ce « chercheur », enfin pas encore. Je ne le connais pas et j'avoue que j'aurais débattu avec lui s'il ne faisait pas partie d'une secte dont certains des membres sont d'une condescendance extraordinaire refusant toute contradiction, estimant que leur seule « vérité » fait foi et pensant probablement qu'un musulman émancipé des dogmes obscurantistes est forcément un suspect.

Quand je parle de l'islam, je sais de quoi je parle. Et quand je parle d'islamisme aussi. L'islam n'est pas seulement un sujet de thèse pour moi. Ce n'est pas juste une spécialité. J'ai consacré ma vie à essayer de comprendre la réalité de ma religion. Dire que l'islam ne pose aucun problème est un mensonge grossier. Affirmer que l'islam ne contient aucune contradiction est le fait d'une ignorance totale. Répéter que l'islam est uniquement une « Religion de paix, d'amour et de tolérance » est d'une bêtise rare. Et dire que celui qui écrit cela ou qui pointe certains sujets liés à l'islam serait un « islamophobe » est une saloperie et un symptôme d'une malhonnêteté intellectuelle qui dans le cas de notre « chercheur » mérite une sanction. En effet, je le dis brutalement, le CNRS gagnerait à remercier les idéologues qui, comme ce fameux « chercheur », ternissent son image. Je le dis calmement, gentiment et sans aucune animosité personnelle, quoique j'aie le droit puisque je suis aussi un « idiophobe »...Mais ça par contre, je le confirme, ce n'est pas une rumeur.                  

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C
<br /> <br /> Voici un commentaire que j'ai envoyé il y a quelques jours à Malika Sorel, texte que vous auriez pu m'inspirer tant votre combat et les<br /> méthodes de vos adversaires sont les mêmes.<br /> <br /> Rien de nouveau sous le soleil (que dis je…le trou noir) des obscurantismes. Les idéologies totalitaires se valent par leurs méthodes, elles portent sinon le même étendard, un chapeau identique.<br /> L’astuce suprême étant de le faire porter aux braves qui l’affrontent! Ici encore, le subterfuge reprend du service, Madame Sorel, les racistes vous traiteront de raciste, les intolérants<br /> d'intolérante, les menteurs de menteuse dans les combles de la mauvaise foi... et ce, de façon systématique. Voici comment on renverse les valeurs, comment le bourreau devient victime et vice<br /> versa. Les jalons de ce mécanisme sont posés depuis belle lurette. Parmi lesquels on retrouve un procédé psychologique : l'auto censure. Autre artifice, une charge émotive intense inoculée à<br /> certains mots, commués de fait, par leur simple prononciation, en arguments irréfutables (coupe circuits idéaux pour débatteurs à court de répondant, intellectuels malhonnêtes et de mauvaise<br /> foi).  On constate un processus cognitif qui, en définitive, annihile ou déforme notre perception du réel avec de surcroît les interprétations qui s’y<br /> rattachent. Ainsi, furent érigées en  dogmes, en principes,  des notions défaites de toute substance<br /> susceptible des les mettre en perspective, sans la moindre contradiction possible à leur soumettre. Des concepts qui, s’ils n’avaient pas été définis en canons de la pensée non négociables,<br /> confineraient à la sagesse. Ne dit on pas que "les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions"? Mais nous savons aussi que les extrêmes se rejoignent… Bientôt nous allons étouffer avec<br /> dans la gorge une énorme couleuvre aux couleurs de notre naïveté arrogante et stupide. Car, enfin, quel individu sain d’esprit pourrait admettre, sans au préalable un lavage de cerveau<br /> méticuleux, que d’une part nos valeurs civilisatrices fédèrent l’ensemble des peuples et que, le cas échéant, notre fer de lance idéologique nous protège contre ses antagonistes? Si on se refuse<br /> à la contradiction d’autres nous y obligent. Qu’on se le dise, nous devenons leurs obligés.<br /> <br /> <br />  Aujourd’hui, à travers vos détracteurs, aux travers des médias et de nos<br /> dirigeants, cette vérité éclate au grand jour! Le temps est le meilleur des juges Malika. Votre bon sens, votre courage, votre persévérance sont vos meilleures armes et nos plus précieux atouts.<br /> L'Histoire vous rendra justice. Beaucoup rendront des comptes, parce que la vérité surgit toujours des abysses où ses manipulateurs la contraignent de force ou par faiblesse.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
Vous auriez pu ajouter que les "travaux" de M Vincent Geisser sont très régulièrement publiés sur le site proche de Tarik Tamadan oumma.com, ce qui donne une bonne indication sur  l'idéologie du prétendu "chercheur".Que M Geisser ait de telles opinions ne pose pas de problèmes car les opinions sont libres en France y compris les opinions nauséeuses, mais en revanche je suis géné par le fait qu'il soit rémunéré par l'état français et donc en partie par mes impôts. Le gouvernement cherche à faire des économies et bien qu'il commence par passer en revue les "travaux" de certains "chercheurs" du CNRS.
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L
Bonjour monsieur, et bravo pour votre engagement dans la recherche, et encore bravo pour ne pas vous laisser intimider par les censures et insultes qui , de la part des négationnistes en France et dans le monde, souvent des ignorants, ne cessent d'essayer d'en attenter aux authentiques chercheuses et chercheurs.Actuellement en recherche sur le Livre d' Esther mis en perspective avec la Shoah, j'ai aussi eu à aborder la problématique du génocide des Tutsis au Rwanda : et découvrir la gravité récidiviste des implications criminelles de l' état français dans ce génocide perpétré en 1994 : et encore , très gravement, du faire face à des "chercheurs", entre autres du CNRS (et oui ... ) qui niaient de manière avérée les faits historiques, juridiques et qui encore ont "orienté" depuis leurs "recherches" dans des négationnistes aussi abjects qu'insultant pour tous les survivants et survivantes rwandaises, et à travers tous les citoyens et citoyens de la Terre.Aussi, l'indignation et la réflexion qui vous habite semble faire preuve d'un certain courage, d'une déontologie remarquable, et encore d'une Ethique appliquée qui, au regard des thèmes et sujets de thèses actuellement, semblent faire " défaut" à bien des citoyens "chercheurs" pourtant assez informés.Ce qui, outre que mettre en lumière une corruption intellectuelle grave, dénote encore d'une régression politique, éthique, humaine, très grave.Ce commentaire de la part donc d'un étudiant qui souhaite avant tout ici vous affirmer un soutien dans ce qui , pourtant, ressemble néanmoins à une forme d'affaire Dreyfus quand il s'agit d'examiner la situation négationniste en France, le niveau d'antijudaïsme, la non reconnaissance des crimes commis au Rwanda, et la propagande euphémisante et avérée qui tente d'entraver et la recherche, et la justice.En vous souhaitant donc bon travail pour la suite de vos recherches.Sincèrement.Laurent
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C
Le dessin est très bien fait...expression pil-poil...
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Y
M Sifaoui, je tiens tout d'abord à manifester mon soutient envers votre combat. Je consulte régulièrement votre blog, et encore une fois, votre analyse du problème est très intéressante. Je constate d'autre part avec amusement que les arguments qu'utilisent vos détracteurs pour vous discréditer sont d'une faiblesse, d'un manque de pertinence désastreux, et trahissent un charlatanisme symptomatique. J'ai eu l'occasion de voir une émission-débat qui opposait des défenseurs des valeurs occidentales, démocrates républicains à des intégristes pris en flagrant délit de double language. Un de ces islamistes était en effet un "chercheur", qui s'inscrit dans la mouvance que vous décrivez avec tant de finesse dans cet article. En tant que juif démocrate, je me doit de vous féliciter, car vous symbolisez selon moi, le modèle occidental de tolérance et de laïcité, Bien à vous.
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J
Juste une petite précision complémentaire. Les chercheurs du CNRS ont toute libérté en ce qui concerne leur recherches et le droit de publier absolument ce qu'ils veulent. En revanche ils doivent accépter que leur traveaux soient contredits, critiqués et contestés. Or il se trouve que Mr Vincent G. puisque c'est de lui qu'il s'agit, fait parti d'une clique qui n'assume pas cet état de fait, et utilise la difamation et la calomnie pour faire taire tous ceux qui contestent ses thèses.Cela dit Vicent G. en à fait beaucoup beaucoup trop, c'est compromis de forme récurente de toutes les manière possible, et réjouissons nous que cela ne soit pas passé inaperçu, car ce n'était pas forcément gagné.
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