Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, annonçait hier que Mohamed Merah n'était pas un "loup solitaire". Aujourd'hui, deux interpellations pourraient démontrer que le tueur de Toulouse et de Montauban a, très probablement, bénéficié de plusieurs complicités. Outre son propre frère Abdelkader, il est, de plus en plus évident, que plusieurs djihadistes, en France comme à l'étranger, ont apporté un soutien idéologique, financier et logistique à Mohamed Merah.
En avril 2012, moins de trois semaines après les attentats, j'avais annoncé que je ne croyais pas en cette thèse ridicule du "loup solitaire", décrétée pour arranger les affaires du précédent gouvernement.
Voilà ce que j'affirmais à l'époque dans un entretien au Huffington Post
"Enfin, ce message apporte un enseignement majeur qui tranche avec l'idée du "loup solitaire" qu'on a voulu présenter. J'ai annoncé à maintes reprises que je ne croyais pas à cette thèse. Si Merah est un "loup solitaire", il ne l'a été que dans la phase exécutoire, mais pas en amont. Il est clair que c'est quelqu'un qui appartient à un courant de pensée, le salafisme djihadiste, que son opération a été légitimée par quelqu'un qui a joué auprès de lui le rôle d'idéologue, car un terroriste salafiste a besoin de cette nécessaire légitimation idéologique qui instrumentalise la religion. Mais aussi, il a certainement eu besoin de complicités, actives ou passives, pour acquérir des armes, avoir les moyens financiers et logistiques. Pour arriver à un camp d'entraînement au Waziristan, il lui a fallu des contacts, des intermédiaires. Je suis convaincu que cette affaire n'a pas encore révélé tous ces secrets".
Lire l'intégralité de l'entretien paru le 19 avril 2012.
Lire l'article publié le mercredi 30 janvier 2013.