Ainsi donc, le sieur Williamson se « confond » en excuses pour avoir tenu des propos négationnistes. Magnifique ! Oui, mais cela aurait été vraiment extraordinaire s'il s'était clairement et sincèrement excusé. En lisant sa déclaration, entre les lignes, j'ai l'impression qu'il s'est plutôt retenu pour ne pas réitérer ses paroles infamantes.
L'ecclésiastique ne nous révèle pas pour autant s'il est désormais convaincu que six millions de juifs ont, bel et bien, été tués par la bête nazie. Il ne nous dit pas, non plus, s'il a enfin réussi à avoir toutes les preuves, à lire tous les travaux d'historiens et si, en si peu de temps, il a pu, finalement, avoir accès à toutes les archives de la Seconde Guerre mondiale. Et si, toujours dans cet ordre d'idées, il va maintenant prêcher dans sa paroisse qu'il est mal de tenir des propos négationnistes et que c'est même contraire à la bonne morale chrétienne que de nier des malheurs et des vérités. Parce que rappelons tout de même, qu'il avait annoncé qu'il ne changerait pas d'avis avant d'avoir les preuves.
Mais que nous montre le pseudo revirement de Williamson ? L'hypocrisie de l'Église. Oui ! Ces excuses ne montrent pas autre chose que de l'hypocrisie. Car il est à parier que le religieux intégriste continue de penser en son for intérieur que la Shoah n'est ni plus ni moins qu'une création des Juifs qui chercheraient à se « victimiser ».
Analysons les excuses de l'évêque britannique. Il a déclaré : « si j'avais su auparavant le tort qu'ils [ses déclarations négationnistes] feraient, en particulier à l'Église, mais aussi aux survivants et aux proches des victimes de l'injustice sous le IIIe Reich, je ne les aurais pas tenus ». En commençant sa phrase par « si j'avais su... », il nous laisse voir que si, à l'avenir, il apprend que ses paroles ne choqueront personne, il ne manquera pas de les réitérer. En fait, ce qu'il ignorait, ce n'est pas qu'il est criminel de tenir des propos négationnistes, mais que ces mêmes propos suscitent l'émotion et la colère. Si tel n'était pas le cas, il aurait certainement insisté encore et encore sur le fait que la Shoah n'a jamais eu lieu ou qu'elle aurait, tout au plus, provoqué la mort de trois cent mille personnes.
Aussi, Williamson regrette-t-il, avant tout, le « tort » que ses déclarations ont fait « en particulier à l'Église ». J'aime bien le « en particulier » comme j'aime aussi la hiérarchisation. Il regrette d'abord le « tort » que les inepties qu'il a sorties ont engendré à sa chère paroisse, ensuite, subsidiairement, il regrette « aussi » le tort que cela a pu causer aux survivants et aux proches des victimes de l'injustice sous le IIIe Reich ». Et là, j'aime bien également le terme utilisé pour désigner les crimes nazis. « L'injustice » ! » C'est dire que pour Williamson, la barbarie hitlérienne n'est pas autre chose qu'une simple « injustice ». C'est grave une « injustice », mais ce n'est pas systématiquement criminel. Il est même des injustices qui ne sont pas punies par la loi. L'évêque a donc choisi l'euphémisme le plus insignifiant pour qualifier le plus grand génocide du 20e siècle.
Tout ceci me laisse penser que les « regrets » de Williamson lui ont été quasiment soutirés sous la torture. Ratzinger a dû le harceler au téléphone lui demandant de faire une déclaration qui ferait office d'excuses. Même Jésus a dû le sermonner du haut de sa croix. Mais au lieu de s'excuser vraiment, Williamson se moque du monde.
Ces religieux, de toute manière, ne sont pas capables d'autres choses que de faire dans l'hypocrisie. Je sais, en généralisant ainsi je suis certainement « injuste » mais c'est quand même moins grave qu'un crime nazi commis avec une complicité silencieuse de l'Église.