On
peut se rassurer. Selon le Ministère de l’Intérieur, 367 femmes en France ne portent pas le foulard islamiste…Elles lui préfèrent un "voile intégral", le niqab (ou la burka).
C’est grâce à ce chiffre que j’ai compris que j’étais, bel et bien, suivi ces dernières années dans tous mes déplacements sur le territoire français. Oui ! Je suis filé par au moins 367 femelles cachées sous un « voile intégral » et ce, depuis très longtemps.
C’est la première réaction que je puisse avoir en lisant la note du Ministère de l’Intérieur à propos des « statistiques » de femmes portant le niqab en France. J’en est ainsi déduit que lorsque j’étais à Veaux-en-Velin en 2000, à Vénissieux en 2001, à Bobigny en 2002, à Roubaix en 2003, dans la région lilloise en 2004, dans le bas de Nanterre en 2005, à Grenoble en 2006, à Gennevilliers en 2007, à Toulouse en 2008 et, à Aubervilliers en 2009, je croisais les mêmes femmes partout depuis une dizaine d’années.
367. Quelle précision ! Comment ont-ils fait pour les compter. Les RG auraient-ils un agent infiltré dans chaque burka ? La police aurait-elle tout bonnement contacté la fédération nationale des femelles portant le voile intégral ? Ou serait-ce SOS burka qui aurait communiqué l’info ? Ou peut-être l’UOIF ? Ou tout simplement ce chiffre serait-il disponible sur niqab.com ? Ou c’est certainement une information recueillie auprès de l’association des fabricants de Niqab. Parce qu’arriver à donner un chiffre avec une telle précision, c’est rare. Vous ne trouvez pas ?
Peut-on comptabiliser avec exactitude le nombre de français qui exhibent un crucifix autour du cou ? Connaît-on la méthode pour évaluer le nombre des kippas qui circulent en France ? Savons-nous combien de saris indiens ont été vendus l’année dernière ? Et combien de femmes se dissimulent sous une perruque, combien sont-elles à se teindre les cheveux ?
367. On pourrait donc même énumérer celles qui le portent et leur attribuer des pseudonymes. Aussi pourrait-on dire le niqab d’un mètre soixante-trois et beaucoup plus sympathique que celui d’un mètre quatre-vingt qui se prend pour Miss Niqab. Ça y est on peut enfin leur donner une identité, une personnalité, etc.
Avec une telle précision, le Ministère de l’Intérieur aurait dû aussi nous livrer la répartition géographique et la concentration du voile intégral ; 12 à Lille, 27 à Lyon ; 43 à Roubaix ; 3 à Marseille, etc. ; et les âges aussi : Nous savons – selon le même rapport – qu’une seule a 5 ans, mais ils auraient pu nous révéler également que 15 femmes portant le voile intégral ont entre 17 et 27 ans ; 115 ont entre 28 et 32 ans ; 94 ont entre 33 et 45 ans et les autres sont ménopausées.
367. Le trois, le six et le sept, le turfiste aguerri que je suis s’empressera de cocher ces trois numéros sur la grille de départ de la troisième course à Vincennes. Je pense qu’il y a moyen d’empocher quelques billets. Il y a en plus une jument qui appartient à un prince saoudien qui court prochainement. Son nom : speed-burka…
N’empêche, soyons sérieux cinq minutes. Que cache une telle statistique qui ne montre rien en réalité ? Qu’il y aurait seulement 367 femmes portant le niqab en France, donc épiphénomène, donc pas de débat, donc circulez les badauds il n’y a rien à voir…
Ou ce chiffre veut-il dire 367 donc pas de loi, attendons quelques années, qu’elles soient 3670 à le porter ou encore 36700, ou alors 367000, sinon 3670000 et là on s’inquiétera et on demandera aux députés de nous faire une loi après avoir constitué une commission d’enquête.
Je ne comprends pas cette volonté à vouloir, non pas se voiler la face, mais se voiler intégralement la face pour éviter les « sujets qui fâchent ». Même si cela va énerver quelques-uns, je prends le risque pour affirmer d’abord, que ce chiffre est erroné et ensuite qu’il dénote d’une lâcheté gouvernementale qui refuse d’aborder le sujet. Non ! Messieurs de la Maréchaussée il y a beaucoup plus que 367 femmes portant le voile intégral en France et vous le savez !
Allez voir les commerces dits communautaires et vous verrez à quel rythme se vend le niqab. Et ils n’attendent même pas la période des soldes. D’ailleurs, ils sont souvent en rupture de stock. Je pense que ces chers commerçants qui proposent des vêtements « hallal » ne sont pas loin d’écouler 367 niqab vendus par mois. Ensuite, sillonnez un peu le territoire français et notamment les quartiers populaires pour vous rendre compte que le phénomène dépasse de loin ce chiffre dérisoire. Rendez-vous à la prochaine réunion au Bourget de l’UOIF et vous verrez un chiffre qui risque de vous effarer. Et d’ailleurs, les valeurs d’un État qui se respecte ne se défendent pas au gré des statistiques. Une burka sur le territoire national, c’est déjà une burka de trop. Un voile dans les administrations publiques est un voile de trop. Il est préférable, quoi qu’on en dise, et même en admettant que ce chiffre soit rigoureusement vrai, ce qui n’est pas le cas, d’agir politiquement avant que les statistiques du Ministère de l’Intérieur ne viennent nous dire qu’il y a 300.000 femmes portant le voile intégral. Cela veut dire qu’il est souhaitable de débattre d’une loi lorsqu’il est question d’un « épiphonème » et non pas attendre que cela devienne un fléau national.
Mais enfin, admettons que tout ce que je dis là est ridicule et admettons que le chiffre avancé par le Ministère
de l’Intérieur est plus que vrai et qu’il se base sur une étude sérieuse, rigoureuse et argumentée. Ce n’est pas grave, admettons-le. Que voudra dire alors ce chiffre de 367 ? Et bien qu’il
y a au moins 367 hommes, des salafistes convaincus, qui ont déjà épousé ou épouseront ces ombres, ces femelles que l’on a décidé de cacher ou qui ont décidé de cacher leur visage à la société
comme si elles avaient en face d’elles des millions d’obsédés sexuels qui les violeraient tout de suite et maintenant sur et sous la burka. Le niqab est, en effet, avec le voile la chose la plus
débile qu’une femme puisse accepter. C'est la pire des humiliations qu'elle puisse s'infliger : la dépersonnalisation. Elle n'existe plus comme femme, mais comme chiffre, la preuve
!
Enfin, si le Ministère de l’Intérieur se permet de rêver, je peux, quand même, me permettre quelques cauchemars !