Je vous conseille la lecture de cet article paru sur les colonnes du quotidien belge Le Soir.
Par :
Manuel Abramowicz, auteur
Claude Demelenne, journaliste
Sam Touzani, artiste
Sous prétexte que toute initiative s'opposant à la politique de destruction massive du gouvernement israélien contre le territoire palestinien de Gaza est bonne à prendre, faut-il passer pour autant sous silence les multiples dérapages constatés lors des récentes manifestations propalestiniennes ? Nous ne le pensons pas. D'ailleurs, est-il exact de parler de simples « dérapages » ? C'est, hélas, beaucoup plus grave. Présents lors de la manifestation de ce 11 janvier, à Bruxelles, nous ne pouvons masquer notre grande inquiétude. Un certain « politiquement correct » incite une partie des démocrates à taire son malaise. Ces démocrates-là ont tort. Ceux qui pratiquent l'indignation sélective ont toujours tort.
Qu'avons-nous vu, ce 11 janvier, dans les rues de Bruxelles ? Une manifestation propalestinienne d'un type nouveau, dont le rassemblement du 31 décembre avait donné un avant-goût. Qui donnait le ton, ce dimanche, dans l'impressionnant défilé, de la gare du Midi à la gare du Nord ? Essentiellement des organisations politico-religieuses musulmanes, des représentants de mosquées, des religieux en général. D'emblée, nous avons été surpris par la touche très communautariste de la manifestation, souvent rythmée par des slogans très peu fédérateurs - « Allahou Akhbar ! » (Dieu est grand) - et parfois carrément choquants - les appels au Djiad (guerre sainte) ou à la mise de côté de la démocratie. Les manifestants appartenant à la mouvance de la gauche laïque que nous avons rencontrés étaient pour la plupart désorientés. Difficile, en effet, de trouver sa place dans cette manifestation, entre groupes brandissant le drapeau du Hamas, d'autres celui du Hezbollah, d'autres encore des portraits de son leader, Hassan Nasrallah, d'autres des pancartes assimilant étoile de David et croix gammée. De telles pancartes, nazifiant les Juifs dans leur ensemble, nous en avons vu des dizaines. Comment s'insérer dans ces groupes, apparemment bien pris en mains par les mosquées, femmes enfoulardées d'un côté, hommes barbus hurlant « Allahou Akhbar ! » de l'autre ?
La manifestation de ce 11 janvier marque un tournant dans l'histoire du combat démocratique pour la Palestine. Elle officialise la prise de pouvoir majoritaire des milieux religieux musulmans - hélas, pas les plus progressistes - dans ce combat qui fut longtemps, dans notre pays comme ailleurs en Europe, porté par la gauche laïque. Nous ne pouvons laisser sans réagir l'instrumentalisation de la cause palestinienne par les islamistes réactionnaires. Nous ne pouvons laisser sans réagir leurs banderoles et leurs slogans haineux, les drapeaux à l'étoile de David brûlés par des jeunes jouant aux Palestiniens dans les rues bruxelloises et... ovationnés par une grande partie de la foule. Les mêmes jeunes ou d'autres...
N'ayant pas pour habitude d'utiliser des articles sans autorisation, je vous invite à lire la suite sur le
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