Cela s’est produit ce matin à midi. La nouvelle est tombée tel un couperet. J’avoue que je ne m’y attendais pas. La mort m’a happé à la fleur de l’âge en ce jour de l’aïd el kébir. Non ! je n’ai pas été égorgé tel un mouton par les disciples de Ben Laden (qui naturellement n’existent pas en France), je n’ai pas été découpé en sushis par les triades (qui naturellement n’existent pas en France), je n’ai pas reçu une balle dans la tête (il n'y a ni armes ni munitions en France). Pourtant je suis bien mort. L’événement ne manquera pas de susciter un débat sur Internet. Libération refuse – pour l’instant – d’insérer la nouvelle dans sa rubrique nécrologique. Ses vaillants journalistes sont entrain d’enquêter… sur Internet pour voir s’il est possible de recouper l’information entre les sites islamistes et ceux des amis de Dieudonné. Rachida Dati a demandé l’ouverture d’une enquête pour conclure au suicide, le service de protection est content : "ouf!" se disent-ils à la préfecture "une protection chiante en moins". Seul le journal gratuit Métro rendra publique l’information : elle n’en coûtera rien !
Depuis quelques années certains préfèrent me voir – non pas à la télévision – mais sept pieds sous terre. Ils en émettent le vœu à chaque fois que l’occasion leur est donnée très souvent à travers de courageux messages anonymes ou via des forums de la haine, transformés en porcherie hallal. Internet, ce formidable outil technologique qui propage le savoir, favorise l’échange et pourquoi pas les rencontres est devenu également un instrument de destruction massive. Les frustrés, les ratés, les extrémistes de tous bords, les voyous, les voleurs, les trafiquants, les pédophiles, les incompétents, bref, beaucoup de merdeux ont trouvé dans cette innovation un moyen de déverser leur venin, de laisser libre cours à leurs délires ou encore de faire propager leur idéologie néfaste comme c’est le cas avec les groupes néo-nazis, les intégristes religieux, les salafistes arriérés, les racistes, les antisémites et j’en passe.
Depuis quelques semaines, d’autres ont émis un autre vœu, celui de ne plus me voir exercer mon métier. Ils espéraient, en propageant mensonges, dénigrement et diffamation via le Net et en manipulant quelques journalistes (soucieux non pas de donner l’information, mais de régler de vieux comptes avec TF1, Charles Villeneuve ou moi-même), pousser chaînes de télévision, journaux et éditeurs à ne plus m’accorder leur confiance. Le procédé est vieux comme la presse. Lorsqu’on veut se débarrasser d’un journaliste ou d’un média dérangeant, quoi de mieux que d’essayer de le décrédibiliser, de jeter l’opprobre sur son intégrité, de mettre en doute son professionnalisme et sa rigueur ? Ces tentatives de déstabilisation, je les connais par cœur. Qu’a-t-on dit lorsque j’ai exprimé ma position pour l’arrêt du processus électoral en Algérie qui a empêché ces crétins d’intégristes de prendre le pouvoir ? Vendu, collabo, salaud, militariste,…Qu’ai-je entendu lorsque j’ai enquêté sur les réseaux islamo-terroristes ? Espion, agent, indic, douteux…Qu’a-t-on lancé lorsque j’ai tenu à réitérer mon soutien à la liberté d’expression en témoignant en faveur de Charlie Hebdo lors du procès des caricatures de Mahomet ? Traître, apostat, renégat, mécréant…
Il y a de cela quelques jours, j’ai rendu publique une enquête de 14 mois sur le milieu asiatique. Et là aussi, les frustrés, les mécontents et les voyous aidés par les adversaires idiots et traditionnels ont tenté de me salir. Qu’ont-ils dit cette fois-ci ? Bidonneur, idiot, manipulé, manipulateur, malhonnête, incompétent, raciste…
Je ne peux alors m’empêcher aujourd’hui de me poser la question suivante : Pourquoi accorde-t-on tant d’intérêt à un journaliste qui serait un « malhonnête, bidonneur, incompétent, vendu à l’occident, à Israël et aux services secrets algériens et moldaves. En somme, un indic, douteux, un salaud de militariste, ami des dictateurs, de surcroît apostat, mécréant et traître complété d’un raciste, sinophobe, islamophobe et dégueulasse » ? Ouf !
Pourquoi même de très « compétents » journalistes comme le « très sérieux » Gresh – qui pense qu’être de gauche c’est aduler toute personne qui déteste Gresh ou ce qu’il représente (plus kafkaïen tu meurs) - ressent-il le besoin de descendre de sa tribune de « spécialiste du Proche-Orient » pour s’attaquer à un personnage de Bandes dessinées, Tintin en l’occurrence ? Pourquoi ce prestigieux torchon qu’est Libération, consacre-t-il 226 mots – écrits à quatre mains – pour s’intéresser – de manière clairement malhonnête – à un journaliste dont le travail et la réputation sont « controversés » ? Pourquoi les amis de Ramadan, ces « orientalistes » frustrés (ées) ou ces intégristes qui ne s’assument pas, mettent-ils de côté le chapelet ou le Sex Toy (c’est selon) et prennent-ils le stylo ou le clavier pour tenter d’égorger – non pas le mouton – mais la carrière d’un journaliste sur des sites où l’on trouve plus de matière pour « petite branlette intellectuelle » à destination des intégristes ou autres apprentis intégristes que des articles de presse ? Pourquoi les copains d’Alain Soral, l’ami de l’extrême gauche, devenu l’ami de l’extrême droite au prix d’un écartèlement digne d’un clown de cirque, s’insurgent-ils tantôt de mon « islamophobie » tantôt de mon « islamophilie » ? Pourquoi les villiéristes et les lepénistes m’écrivent-ils pour critiquer ma défense de l’islam et des musulmans alors que certains trotskistes et autres soi-disant « altermondialistes » me reprochent-ils ma virulence à l’égard de l’islamisme et des intégristes ? Pourquoi ce député socialiste qui répond au nom de Jean-Marie… Le Guen, cette incarnation de la gauche condescendante, de cette gauche défaitiste et de ce Parti Socialiste moribond s’arrogent-ils le droit de considérer qu’une enquête journalistique portant sur des voyous asiatiques cache-t-elle des visées « racistes » ? Pourquoi les dieudonnistes illuminés, ces « ogres » affamés que seule la connerie peut rassasier, veulent-ils faire peur aux enfants et à Marianne et perdent-ils leur temps avec l’ami des juifs et de BHL que je suis ? Pourquoi ces « indigènes de la République » qui ne sont en fait que des indigènes de la pensée, des pleurnicheurs professionnels montrent-ils un intérêt à tout ce que je peux dire ou écrire ? Et pourquoi enfin, ces quelques élus et responsables UMP tout en continuant à favoriser le communautarisme et à casser, à travers des discours douteux et une politique incohérente, les fondements de la République pensent-ils que je serais si dangereux pour eux ? C’est tout de même terrible : Pourquoi un journaliste si insignifiant, un « Tintin » agent des services secrets, un intellectuel si peu sérieux, un écrivain sans talent, un homme détestable les intéresse-t-il autant ? Ne seraient-ils finalement que des rats d’égouts qui ne s’approcheraient que de la puanteur ?
Il est aujourd’hui en France une mentalité qui ne cesse de gangrener les esprits. Elle pousse les uns à se diriger vers une « bien-pensance » et un discours unique où seuls les tabous et les non-dits ont leur place. La pensée dominante est la suivante : si des choses anormales existent dans ce pays, on en parle entre nous, il ne faut surtout pas les aborder publiquement. De peur de choquer, de se faire brocarder, de s’attirer les foudres des clans, des communautés, des sectes, des groupes, des sous-groupes, des regroupements, des lobbies, des leaders d’opinion, des idéologues, des grandes fortunes, des partis et j’en passe, on préfère taire les choses. La culture du « secret de famille » n’est pas la mienne. Je veux – et je me battrai pour cela – pouvoir user de ma liberté de parole et de pensée. Je veux – dans les seules limites de la loi – dire les choses même si celles-ci choquent ou prêtent à polémique. Et je ne suis pas comme certains, notamment comme ceux qui s’excusent avant de parler ou comme ceux qui, avant chaque parole, ressentent le besoin de rappeler qu’ils ne sont pas « racistes ». De mon point de vue, ceux qui agissent de la sorte sont ceux qui ne sont pas sûrs de leurs convictions antiracistes si tant est qu’ils en aient. Je ne dirai jamais avant de commencer une phrase : « je ne veux pas stigmatiser…, Je ne veux pas généraliser…, Je ne suis pas raciste…, Je ne suis pas islamophobe,…Je ne suis pas sinophobe ». Je veux avoir le droit de dire les choses sans m’excuser avant de les dire.
Seuls les idiots pensent que je parle de tous les musulmans lorsque je critique les islamistes ; seuls les imbéciles croient que je « stigmatise » tous les Chinois en enquêtant sur des voyous d’origine asiatique ou en parlant du communautarisme dont font preuve beaucoup d’asiatiques ; seuls les cons penseraient que je parle des Français lorsque je critique l’extrême droite. Seuls les débiles soutiennent que je suis esclavagiste lorsque je témoigne contre Dieudonné. Je veux – et je me battrai pour cela – pouvoir critiquer le gouvernement israélien sans être soupçonné d’antisémitisme, combattre les islamistes sans être qualifié « d’islamophobe », enquêter sur la communauté asiatique sans être jugé comme « sinophobe », dégueuler sur Libération sans être brocardé comme « pressophobe », rire de Bernard de la Villardière sans être traité de « M6sophobe », critiquer la politique de Sarkozy sans être traité de « petitophobe » ou de "rolexophobe", rire des bourdes de Ségolène sans être soupçonné de misogynie. Je veux – et je me battrai pour cela - me moquer des contradictions de Fadéla Amara sans être soupçonné d’aimer les putes et les soumises, critiquer le comportement de certains banlieusards sans être regardé tel un « zaama banlieusardophobe ». Je veux aussi critiquer le gouvernement algérien sans que Bouteflika ne pense que c’est la DST ou la DGSE qui m’ont en donné l’ordre et je veux critiquer Libération sans que José Garçon pense que c’est le général Toufik qui m’a appelé pour me dicter un texte. Je veux – et je me battrai pour cela – pouvoir critiquer certains policiers sans être déféré comme « flicophobe » ou "quatorzophobe", détester les nems sans risquer de me retrouver devant un peloton d’exécution en Chine et me moquer de Bush sans passer pour un « antiaméricain ». En gros je veux avoir le droit d’emmerder le monde – de manière démocratique – sans risquer de me faire pisser dessus – de manière totalitaire -. Parce qu’on a tendance à l’oublier : il n’y a que chez les fascistes, les dictateurs et les totalitaires ; chez Ben Laden, le mollah Omar et Bashar Al Assad ainsi que leurs semblables qu’on n’a pas le droit de dire ce que l’on pense et même de penser ce que l’on pense.
Voilà, en cette fin d’année, je voulais juste rassurer mes adversaires, voire mes ennemis ; saluer mes amis, ceux qui me soutiennent, les lecteurs et les téléspectateurs et tous ceux qui continuent de croire qu’il est impératif de se battre pour pouvoir tout simplement dire les choses, les raconter, les expliquer, les décortiquer, les découvrir, les révéler tout en suscitant le débat voire y compris la polémique. Ceux qui n’ont pas compris cela n’ont – malheureusement pour eux – rien compris à la démocratie. Ils seraient plus heureux chez l’iranien Ahmadinedjad ; le chinois Hu Jintao ; le vénézuélien Chafez ; le libyen Kadhafi ; le saoudien Abdallah ; l’algérien Bouteflika ; le birman Thein Sein ; le soudanais El Béshir ; le gabonais Bango, le tchadien Déby etc. Chez tous ces gens-là – je peux le certifier – l’utilisation de la caméra cachée est strictement interdite. Le contrevenant est jugé immédiatement pour « espionnage » et sera certainement exécuté.
Enfin, je rappelle tout de même que tous les partenaires – certains après un moment de flottement - m’ont réitéré leur confiance, leur amitié. Je tiens à les
remercier d'accepter que je continue à les faire chier. Donc, sauf accident totalement indépendant de ma volonté, je serai là – et bien là – en 2008. Le programme est d’ailleurs riche et varié.
Au menu deux livres - une enquête (ah !) et un essai – et deux reportages – avec et sans caméra cachée – Et selon certaines indiscrétions – il y aurait même une petite surprise qui est le
fruit de plusieurs années d’enquête. Alors suis-je mort ? Le dernier bilan de santé semblait indiquer le contraire. A moins que le médecin soit un acteur qui a joué un rôle en me montrant un
faux stéthoscope et une seringue qu’il espère utiliser dans son prochain film intitulé « gare au cons » qu’il compte tourner avec un producteur très connu à Brie-conte Robert qui lui a
signé un contrat d'exclusivité lorsqu'il l'avait emmené à Cannes manger des rouleaux de printemps ? Ou peut-être serait-ce un journaliste de Libération qui, pour régler ses comptes avec
Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, est entrain d’enquêter sur les services secrets algériens qui comptent détourner avec l’aide de la DST et de Kadhafi un avion charter expulsant des
sans-papiers maliens justement vers Marseille ? Ou serait-ce une autre banalité lancée par ce site islamiste qui devrait faire payer ses auteurs tant il agit, pour eux, tel un canapé de
psychiatre pour névrosé atteint d'islamophilie aigue ?
En attendant de résoudre cette énigme, je vous souhaite chers lecteurs, chers amis, chers ennemis et adversaires, de très bonnes fêtes. Un bon aïd pour les
musulmans laïques, un bon noël pour les catholiques laïques, un bon hannouca pour les juifs laïques mais aussi une bonne "regardation télé" pour les téléspectateurs laïques qui ne ratent aucune
des émissions culturelles de Piwi. Et une très bonne année 2008 pour les athées, les agnostiques et les je m’enfoutistes ainsi que pour les défenseurs de la laïcité et de la liberté d’expression.
Et pour tous les républicains croyants ou pas.
J'ai oublié de rappeler cependant que les démonstrations de force ne m'ont jamais impressionné. C'est généralement la réaction des faibles et de ceux qui n'ont pas autre chose à faire valoir que
des gesticulations, des menaces et du bla bla sans intérêt. J'espère donc qu'en 2008, les "démonstratifs", les "exhibisionnistes" et autres amateurs de la menace cesseront de me faire peur en me
promettant des choses qu'ils sont incapables de réaliser.
Je vous retrouverai dans quelques jours après des vacances – je le pense – méritées. Je pars d’abord - durant noël - effectuer mon pèlerinage à la Mecque – sans caméra cachée – et ensuite, pour le nouvel an, route vers…Pékin pour faire comme tout le monde : signer quelques contrats. Je suis donc mort, je ressusciterai le 2 janvier prochain. A très bientôt !