Premiers signataires:Un appel aux organisations citoyennes, aux partis et aux syndicats de progrès
Le 11 décembre 2007, Alger a été dévastée par deux bombes. Les premiers rapports font état de 62 morts et de 170 blessés. Bien que ces attentats n'aient pas encore été revendiqués, ils sont en général attribués à des groupes islamistes armés et plus spécifiquement à El Quaida- Maghreb.
Après une décennie de tueries et de terreur dans les années 1990 qui fit 200 000 victimes, le peuple algérien est épuisé. Pourtant cette nouvelle escalade dans la violence n'est pas une surprise pour nous. En dépit - ou à cause - de l'amnistie générale officielle offerte par l'état aux intégristes sous couvert de politique de 'réconciliation' - c'est à dire un pardon présidentiel accordé sans même que soient établis ni les faits ni les responsabilités - les groupes islamistes armés n'ont jamais rendu leurs armes et les tueurs 'pardonnés' ont continué à parader dans les villages, menaçant de nouveau leurs opposants et celles de leurs victimes ayant survécu à leurs atrocitiés, interdisant la musique, controllant la 'moralité' et imposant l'apartheid sexuel.
Depuis des années, en Algérie comme dans d'autres pays 'musulmans', les gouvernements Européens et Nord Américains guidés par leurs intérêts pétroliers ont entretenu les relations les plus ambigües avec les forces politiques d'extrème droite travaillant sous couvert de l'Islam.
Mais c'est aussi depuis des années que les partis et les organisations progressistes en Europe et en Amérique du Nord, et également les forces progressistes en Asie et en Afrique ainsi que le mouvement altermondialiste, ont refusé de prendre les distances nécessaires vis à vis de ces mêmes forces d'extrème droite, sous le prétexte de défendre les droits des opprimés.
Nous sommes nombreux et nombreuses, en Algérie tout comme dans les autres pays 'musulmans' à nous opposer au projet théocratique des groupes islamistes armés ( qui veulent imposer la loi de Dieu, telle que l'interprètent les forces religieuses d'extrème droite) et à défendre la république laïque ( qui est régie par les lois des hommes, donc amendables par la volonté et le vote du peuple). Mais c'est dans l'abandon quasi total de ceux qui auraient du être nos alliés que nous avons livré cette bataille.
A la veille d'une nouvelle lutte contre l'extrème droite théocratique islamiste armée en Algérie, nous en appelons aux organisations citoyennes, aux partis et syndicats progressistes, aux groupes de droits humains et à tous les citoyens et citoyennes concerné/es en Europe et au delà, pour apporter un soutien direct, immédiat et soutenu sur le long terme à toutes les forces, partis, syndicats progressistes, aux organisations citoyennes et aux organisations de femmes, qui travaillent pour une république laïque en Algérie.
Prenez contact directement avec nous, travaillez en réseau avec nous, échangeons ensemble. Nous avons besoin de soutien et de visibilité.
C'est une illusion de croire que ce projet théocratique s'arrétera à vos frontières. Soutenir ceux et celles d'entre nous qui sont sur la ligne de front, c'est servir la liberté démocratique dans le monde.
SIAWI, Secularism Is A Women's Issue ( siawi.org)Marieme Helie Lucas, fondatrice Réseau international WLUML, coordinatrice SIAWI, MontpellierHakim Arabdiou, ParisSelim Ducos, ParisLalia Ducos, militante associative défenseur des droits humains, ParisCherifa Kheddar, présidente Djazairouna, BlidaAmir Rezzoug, photographe, MarseilleSaleha Larab, journaliste, AlgerSamia Allalou, journaliste, ParisMohamed Ali Allalou, animateur radio, ParisAziz Smati, réalisateur, ParisKarima Bennoune, Associate Professor Rutgers School of Law, NewarkMalika Zouba, journaliste, ParisMohamed Sifaoui, journaliste, ParisAsma Guenifi, psychologue, Paris
Après les lâches attentats d'Alger.
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