Une dizaine de jours après la diffusion de mon enquête sur le
milieu asiatique et la sortie du livre qui raconte cette immersion, je ce cesse de recevoir des réactions. Certaines par courrier, d’autres via ce blog ou encore simplement verbalement dans la
rue par l’intermédiaire de téléspectateurs ou de lecteurs.
Avant toute chose, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont apporté leur soutien et leur témoignage de sympathie. N’ayant pas pu donner suite à chaque message, ils m’excuseront pour cette réponse globale.
D’autres ont émis des interrogations et des doutes quant à ce travail journalistique. Il est tout à fait normal d’avoir un regard critique sur ce que le monde de la télévision ou celui de l’édition nous propose mais il convient de regarder et de lire attentivement le résultat de mon enquête afin de ne pas émettre de jugement hâtif et injuste. En faisant un travail public, à fortiori, à travers l’investigation journalistique l’on s’expose à la critique : cela est tout à fait normal. Mais il existe des critiques injustes et fausses, des jugements de valeur et autres accusations auxquels je me dois de répondre clairement.
Premièrement, il n’a jamais été question de stigmatiser ou d’accuser la communauté asiatique dans son ensemble. Je l’ai précisé dans mon livre et avec TF1 dans le reportage. Le titre : « J’ai infiltré le milieu asiatique » est, à lui seul, explicite et évocateur de l’objectif recherché à travers mon travail de journaliste. J’ai voulu comprendre – dès que j’ai vu que j’avais l’opportunité – comment fonctionnent les voyous issus de cette communauté. Faut-il rappeler que leurs victimes sont elles-mêmes asiatiques ? Est-il nécessaire de souligner que les voyous d’origine chinoise n’attaquent – dans l’écrasante partie des cas – que des victimes chinoises ? Dois-je insister sur le fait que les « clandestins » asiatiques sont exploités presque systématiquement par des patrons – eux-mêmes – d’origine asiatique ? S’il est une communauté que j’ai stigmatisée à travers mon travail, c’est la communauté des voyous qui volent, escroquent, saucissonnent, blanchissent de l’argent, rackettent, exploitent, brutalisent, menacent etc. Cela choquerait-ils les asiatiques victimes de ces agissements ? Je ne le pense pas.
Deuxièmement. Certains commentaires ont laissé croire que mon travail aurait été "bidonné". Comment peut-on dire de telles inepties alors que la plupart des personnes objet de mon enquête n’osent même pas affirmer de telles choses. Le dénommé Alexandre prétend aujourd’hui qu’il serait un "acteur". Quel formidable acteur qui s’est déjà fait condamner pour proxénétisme aggravé ! Quel extraordinaire artiste qui est interdit de gestion d’entreprise par un tribunal de la République ! Quel comédien hors pair qui a déjà été déféré devant la justice pour « association de malfaiteurs ». Les gens qui n’assument pas ce qu’ils sont m’ont toujours étonné. Ils arrivent à nier l’évidence. Cela s’appelle peut-être du courage.
D'autre part, certains journaleux voulant – à l’évidence – régler des comptes avec TF1, Charles Villeneuve ou moi-même mais encore certains islamistes cherchant depuis longtemps à me discréditer ont sonné l’hallali. Tous tentent de créer une "affaire" en utilisant les dénégations d'Alexandre Lebrun. Une incompétence manifeste ou encore une fainéantise intellectuelle ou alors une malhonnête intellectuelle les poussent à croire - sur parole - la version proposée au public par Alexandre Lebrun qui prétend être un "acteur".
Non ! Alexandre Lebrun n’est pas un acteur. Ce n’est pas parce qu’on rêve d’être un acteur qu’on l’est. Ce n'est pas parce qu'on se fait photographier à Cannes au pied des marches qu'on a déjà joué dans un film. Ce n'est pas parce qu'on connaît un "producteur" qu'on est en tête d'affiche.
Non ! Alexandre Lebrun n’est pas un comédien. Alexandre Lebrun n’est pas un artiste. Oui les armes qu’il m’a montrées sont vraies. Oui il s’adonne à la délinquance financière. Oui, il a déjà récupérer des dettes en usant d'armes à feu.
Je persiste et je signe j’ai mené sur lui et sur son entourage une enquête rigoureuse qui a duré une année. J’ai filmé 170 cassettes pour réaliser cette enquête, je détiens des documents, des preuves tangibles, indiscutables. Je les mets d’ailleurs à la disposition de tout confrère sérieux et honnête qui serait tenté de mener une contre-enquête.
Autre précision. Depuis une semaine, Alexandre Lebrun a eu trois versions. Au lendemain de la diffusion du reportage, il a prétendu que je l’aurais payé afin qu’il joue « un rôle » tout en affirmant que les armes qu’il a exhibées devant moi m’appartenaient (Je tiens à la disposition des médias le document sonore qui prouve cela). Deux jours plus tard, il crée un blog et rend public un « démenti » affirmant qu'il est un "acteur" et qu’il m’aurait "manipulé". Hier, dans une lettre adressée à TF1, il affirmait qu’il serait un respectable « homme d’affaires » et que c’est moi qui l’aurais "purement et simplement manipulé". Je me demande quelle version il finira par retenir ainsi que certains médias chinois qui semblent le soutenir et quelle version prendront les journalistes français qui sembler accorder du crédit aux dires de ce personnage.
Troisièmement. Certains commentaires ont laissé croire que le travail que j’ai menée s’apparente à du « racisme ». Je rappelle à ceux qui l’ignorent que dans mon itinéraire de journaliste et d’écrivain engagé, je me suis toujours battu contre les racismes et l’antisémitisme mais aussi contre toutes les formes d’extrémisme. Je connais la technique qui consiste à user et à abuser du discours victimaire pour éviter le débat central. Je ne me laisserai donc pas piéger par cette démarche intellectuellement malhonnête. Je rassure principalement les téléspectateurs et lecteurs d’origine asiatique en leur rappelant que mon travail ne visait en aucun cas l’ensemble de leur « communauté » mais uniquement les brebis galeuses qui sont en son sein et dont les principales victimes sont elles-mêmes asiatiques.
J’agis de la même manière en réalisant des enquêtes sur des intégristes musulmans dont les agissements et les discours salissent l’ensemble des musulmans.